Comprendre les kilos émotionnels : Lien entre émotions et poids

Les kilos émotionnels peuvent peser lourd sur notre bien-être mental !

Plus sérieusement : Les kilos émotionnels, c’est quand nos émotions influencent notre relation avec la nourriture et notre poids. Ils renvoient à la tendance à prendre du poids, ou à avoir des difficultés à en perdre, en raison de facteurs émotionnels.

Autrement dit c’est aussi quand tes émotions se pointent à ta table et décident de commander à ta place. Ça peut te faire prendre du poids ou te compliquer la tâche pour en perdre. C’est un peu comme si ton cerveau te jouait des tours avec tes envies de pizza … 🍕

Heureusement, avec les bonnes stratégies il est possible de mieux contrôler cet effet et de cultiver une relation plus saine avec toi-même. 

Alors, allons-y ! On va décortiquer tout ça : comprendre pourquoi tes émotions et tes kilos sont devenus les meilleurs amis du monde, et te filer quelques bonnes idées pour que tu puisses enfin dire à tes kilos émotionnels : « Ciao, adios, bye-bye ! »

1. Le lien complexe entre les émotions et le poids

a. Les émotions altèrent notre cerveau

D’abord, laisse-moi te parler du petit jeu que nos émotions jouent avec notre cerveau.

Les études le montrent : nos émotions, qu’elles soient positives ou négatives, altèrent le « contrôle cognitif » de l’alimentation. En gros, elles prennent le contrôle du volant et foncent droit vers la boîte de cookies, ignorant totalement les panneaux « régime en cours ». C’est comme si ton cerveau disait : « restrictions alimentaires ? Connais pas ! » Et c’est là que le stress entre en scène, car toute émotion, qu’elle te mette le sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux, peut te pousser à vider le paquet de chips.1

Imagine-toi en train de suivre un régime. Toutes tes pensées sont obsédées par cette quête pour perdre ces kilos en trop ou ne pas en prendre de nouveaux. Et là, bam ! Tes émotions débarquent et se mettent à crier plus fort que ton régime. Elles deviennent tes « préoccupations les plus urgentes », reléguant tes bonnes intentions au second plan.2
C’est prouvé scientifiquement : une personne anxieuse en plein régime va avaler plus de biscuits qu’une personne zen, simplement parce que l’anxiété lui fait perdre le contrôle.3
Retiens donc bien ça : ton cerveau a ses petites astuces chimiques pour te jouer des tours et te faire céder devant une montagne de frites. Alors tu ne dois surtout PAS culpabiliser ! Rappelle-toi, que ton corps n’est pas un ennemi, il est programmé pour te maintenir en vie. Tu dois juste apprendre à danser avec ses mécanismes plutôt que de te battre contre eux.

b. Le stress incite à manger

Tu sais, quand on te disait que ton corps était un survivaliste dans l’âme ? Et bien, ça se voit aussi dans toutes ces études qui montrent que le stress psychologique te pousse tout droit vers le garde-manger4,5,6. Et devine quoi ? En période de crise, ce sont toujours les aliments les plus réconfortants qui remportent la palme, ceux pleins de sucre et de graisse qui te font te sentir comme si tu étais au paradis7,8,9. Pas étonnant que tu aies plus envie de te jeter sur un donut glacé que sur une banane quand t’es au bord de la crise, hein ?
Maintenant, tiens-toi bien, car voilà la cerise sur le gâteau : plusieurs études mettent en lumière le fait que le stress pourrait bien être l’un des facteurs jouant un rôle important dans l’augmentation de l’obésité à l’échelle mondiale 6,10,11 . Et crois-moi, il est partout, ce stress, dans notre société moderne.
Et devine qui est le plus souvent aux prises avec cette bagarre émotionnelle ? Les femmes, bien sûr ! Nous sommes les expertes en matière de jonglage avec les émotions, ce qui nous rend malheureusement plus vulnérables et plus susceptibles de nous réfugier dans la nourriture pour apaiser nos tempêtes intérieures 6,12.
Donc voilà la deuxième raison de ne pas se culpabiliser, en plus du fait que ton corps essaie de manière bienveillante de te maintenir en vie en te faisant manger tes émotions, le stress est omniprésent dans notre société et ça te peut te pousser aussi à manger. Enfin, si tu es une femme : tu as encore plus de risques de te retrouver dans ce combat.
Un dernier point intéressant : Lorsque le stress est élevé, notre estime de soi diminue, ce qui peut nous pousser à manger davantage pour échapper à cette sensation de mal-être (alimentation émotionnelle, quoi !). En d’autres termes, quand on se sent mal dans sa peau, on a tendance à se jeter sur la nourriture pour essayer d’échapper à cette sensation. La suralimentation, que ce soit à travers la boulimie ou l’hyperphagie, devient alors un moyen pour éviter ces émotions négatives, comme cette conscience désagréable de soi.
Mais voici la bonne nouvelle : en tenant compte de ces facteurs d’estime de soi, on pourrait bien trouver une solution pour réduire cette envie incontrôlable de manger causée par le stress.

Par exemple, en reconstruisant positivement son estime de soi et en prenant conscience de ses propres ressources et stratégies pour mieux gérer son environnement, on pourrait se donner un sacré coup de pouce pour se sentir mieux et arrêter de grignoter à tout va3 !

c. L’ennuie

L’ennui semble aussi être l’émotion championne toutes catégories quand il s’agit de déclencher une soudaine envie de grignoter3. Et tu sais quoi ? Ça devient carrément sérieux quand l’ennui se combine à des difficultés pour réguler ses émotions et à des problèmes d’attention. En gros, ça fait une sacrée équipe pour te pousser à te jeter sur le paquet de chips ou le pot de glace.

Donc, si tu veux éviter de te retrouver avec une montagne de biscuits dans ton estomac à cause de l’ennui, il faut absolument prendre en compte ces facteurs émotionnels et cognitifs. C’est la clé pour réduire le risque de grignotage émotionnel, surtout quand l’ennui est aux commandes, et pour améliorer tes habitudes alimentaires.

2. Apprendre à réguler ses émotions

a. La régulation émotionnelle 

La régulation émotionnelle, telle que définie par Gross13, c’est un peu comme la baguette magique qui nous permet de jongler avec nos émotions : c’est le processus par lequel nous influençons quelles émotions nous ressentons, quand nous les ressentons, et comment nous les exprimons13,14. Et si tu pensais que ça se limitait à ça, détrompe-toi ! Les recherches de Zeman et de ses acolytes15 ajoutent que cette régulation émotionnelle, c’est aussi toute une série de compétences, comme décoder les signaux émotionnels, comprendre ce qui se passe dans notre esprit, et gérer notre comportement pour qu’il colle à nos objectifs personnels et sociaux14,15.

Et devine quoi ? Quand ces processus d’intégration, d’identification, de compréhension, d’expression et de gestion des émotions sont perturbés, cela se répercute en trouble du comportement alimentaire.
Dans cette régulation émotionnelle, on peut croiser des termes un peu barbares comme « l’alexithymie » et « l’intelligence émotionnelle« . Eh oui, même nos émotions ont leur jargon ! Mais pas de panique, c’est pas mal de savoir de quoi il retourne pour juste comprendre un peu mieux ce qui se passe dans notre tête.  
b. L’alexithymie

L’alexithymie, ce terme désigne simplement le fait de « ne pas trouver les mots pour décrire ce qu’on ressent »16,17. C’est intéressant de noter que ça peut jouer sur notre capacité à nous contrôler et donc sur nos kilos émotionnels.

c. L’intelligence émotionnelle 

À l’origine, l’intelligence émotionnelle a été décrite par Salovey et Mayer18 comme la capacité à surveiller ses propres sentiments ainsi que ceux des autres, de les différencier et d’utiliser ces informations pour orienter sa pensée et ses actions18. Plus tard, Mayer et ses collègues ont précisé cette définition en la décrivant comme la capacité de reconnaître, de traiter et de réguler les émotions, tant chez soi que chez les autres18,19

Petit disclaimer avant nos astuces

Les kilos émotionnels peuvent être définis comme un aspect des TCA (trouble du comportement alimentaire). Selon les recherches, il apparaît que les émotions jouent un rôle crucial dans les TCA, pouvant être liées à une régulation émotionnelle inadéquate qui peut contribuer à leur développement. Cependant, il est également évident que prendre en considération les facteurs émotionnels seuls ne suffit pas à garantir des interventions et des traitements efficaces.

Chaque individu a sa propre réalité et il est essentiel de considérer tous les facteurs qui peuvent influencer le développement, l’évolution, le maintien et le traitement des TCA, plutôt que de se concentrer uniquement sur un aspect spécifique. Pour ce faire, il est impératif de tenir compte de la variabilité individuelle.

En somme, la relation entre les émotions et les TCA est complexe et multifactorielle.

C’est donc plus compliqué que ça en a l’air, surtout si tu rencontres de véritables difficultés. Dans ce cas, nous t’encourageons vivement à te tourner vers un professionnel qui pourra t’accompagner tout au long de ton parcours.

3. Voici quelques astuces pour mieux gérer ces kilos émotionnels

Prêt.e à défier ces kilos émotionnels dans la bonne humeur et la bienveillance ? Accroche-toi, on a quelques astuces à te partager pour rendre cette aventure aussi légère qu’une plume ou aussi simple que le parcours de la flamme olympique des JO 2024 à Paris ! 

🤎 Journaliser tes émotions avant de te jeter sur le frigo : Avant de céder à l’appel de la nourriture, prends quelques minutes pour noter ce que tu ressens vraiment.

🤎 Fuir l’ennui comme la peste : L’ennui est le pire ennemi ! Alors plutôt que de t’ennuyer à mourir, trouve une activité qui te passionne.  

🤎 Faire dodo comme un bébé : Ne sous-estime jamais le pouvoir d’une bonne nuit de sommeil. Quand tu es bien reposé.e, tes envies et surtout tes émotions deviennent plus facilement gérables. Alors, au lit, et fais de beaux rêves !

🤎 Trouver des alternatives émotionnelles plus saines : Plutôt que de noyer tes émotions dans un pot de Nutella, trouve des alternatives qui te font du bien. Une promenade dans la nature, une séance de méditation, ou même un petit câlin avec ton animal de compagnie peuvent faire des merveilles !

 🤎 Instaurer une routine émotionnelle : Imagine une routine qui te permet de faire face aux hauts et aux bas de la vie quotidienne. Qu’il s’agisse de prendre un moment pour respirer profondément ou de t’accorder une pause bien méritée avec une tasse de thé, trouve ce qui fonctionne pour toi et fais-en une habitude.

Pour instaurer une routine émotionnelle, voici un exemple de ce que j’essaie personnellement de faire le dimanche (Elé) : je commence ma journée en douceur en m’étirant pour réveiller mon corps. Ensuite, je pratique un peu de cardio suivi d’une séance de pilates sur YouTube (quand j’ai l’énergie, ce qui n’est pas le cas tous les dimanches haha !).

Voici un exemple de vidéo de Pilates

Après l’effort, je me régale d’un bon petit déjeuner équilibré pour recharger mes batteries (n’hésite pas à nous dire sur Instagram si tu veux qu’on te partage nos recettes gourmandes et saines). Ensuite, je prends une douche et je prends soin de ma peau avec des produits qui me font du bien. Pour terminer en beauté, je pratique une séance de cohérence cardiaque (5 min max) pour apaiser mon esprit et me préparer à profiter pleinement de ma journée. Cela peut inclure l’écriture d’articles comme celui-ci ou tout simplement regarder une bonne série (en ce moment : « Entrevias » sur Netflix).

🤎 Se traiter avec bienveillance : On est toutes et tous humains, et ça inclut des petites imperfections. Alors, au lieu de te taper sur les doigts à chaque écart alimentaire, rappelle-toi que c’est un chemin qui demande du temps. Sois aussi gentil.le avec toi que tu le serais avec ta ou ton meilleur.e ami.e !

🤎 Travailler sur ton estime de soi, c’est prendre le temps de reconnaître toutes les choses incroyables que ton corps accomplit pour toi chaque jour. C’est ainsi qu’on apprend à chérir ce précieux compagnon qui nous porte à travers la vie. Et pourquoi ne pas intégrer une affirmation positive à ta routine quotidienne ? D’ailleurs, si tu manques d’inspiration, on en partage une par jour dans notre story Instagram Instagram : ça peut être une belle manière de nourrir ton esprit de bonnes vibrations chaque jour.

Voilà, avec ces astuces, tu seras prêt.e à affronter les kilos émotionnels avec le sourire et bienveillance envers toi-même car au final la clé c’est d’apprendre à s’aimer pleinement ! 

Si tu veux un petit coup de pouce pour recevoir de bonnes vibes au quotidien, tu peux toujours nous suivre sur notre compte Instagram.

On est là pour toi ! Biso na biso  🤎 

  1. Herman, C. P., & Polivy, J. (1984). A boundary model for the regulation of eating. Research publications – Association for Research in Nervous and Mental Disease, 62, 141-156. PMID: 6695111

  2. Greeno, C. G., & Wing, R. R. (1994). Stress-induced eating. Psychological bulletin, 115(3), 444-464. doi: 10.1037/0033-2909.115.3.444
  3. De Paz. (2020). Le poids des émotions dans les troubles du comportement alimentaires.
  4. Gibson, E. L. (2012). The psychobiology of comfort eating: implications for neuropharmacological interventions. Behavioural pharmacology, 23(5-6), 442-460. doi: 10.1097/FBP.0b013e328357bd4e
  5. McEwen, B. S. (2008). Central effects of stress hormones in health and disease: Understanding the protective and damaging effects of stress and stress mediators. European journal of pharmacology, 583(2-3), 174-185. doi: 10.1016/j.ejphar.2007.11.071
  6. Qi, W., & Cui, L. (2019). Eat to avoid negative self-awareness: Locus of control and core self-evaluation as serial mediators in the effect of stress on food intake. Appetite, 143, 104401. doi: 10.1016/j.appet.2019.104401
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  18. Salovey, P., & Mayer, J. D. (1989/1990). Emotional intelligence. Imagination, Cognition, and Personality, 9, 185-211.
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